Gabriel LÉVI : Eugénie et Eugenia

DESCRIPTION : Andrea, le personnage placé au centre de ce roman, semble sans attache, sans famille, indéterminé. Ce roman parle, pour partie, de l’histoire entre Eugénie et Andrea, de Paris à Barcelone. Mais un autre personnage est présent tout au long de ce livre, sans qu’il apparaisse une seule fois, et sans que son prénom soit même écrit : Eugenia. Plus le roman avance, plus sa trame devient énigmatique et floue, l’auteur jouant sur les non-dits et les lectures à plusieurs niveaux. L’histoire entre Eugénie et Andrea s’avérera impossible. Et c’est Eugenia qui aura le mot de la fin, à sa façon. Minimisant le psychologique et le descriptif, tout en étant imagée, l’écriture de Gabriel Lévi se mélange à sa manière aux actions, aux sensations et aux instants. Elle retranscrit l’expérience, les expériences, dans une langue et un rythme propre. Premier roman.

AUTEUR : Gabriel Lévi est né à Chartres en 1990. Il vit et étudie l’esthétique littéraire à Paris. Eugénie et Eugenia est son premier roman.

EXTRAIT : « Le pont des Arts ouvrit la Cour Carrée. Eugénie et Andrea franchirent la porte Champollion et, protégés par les hautes pierres, ils n’entendirent plus que des bruits atténués. La cour et ses bancs étaient presque vides. Aux étages, des ombres circulaient entre les fenêtres, allant d’œuvre en œuvre. Ils s’assirent sur la margelle de la fontaine et restèrent silencieux. Eugénie, qui avait étudié le Pavillon de l’Horloge dans un cours d’histoire de l’art, commença à examiner ses cariatides. Andrea la regardait du coin de l’œil. Lorsqu’une rafale de vent s’infiltra dans la cour, Andrea vit qu’une goutte d’eau venait de se perdre sur le visage d’Eugénie. Elle sentit sa fraîcheur, l’effaça du plat de la main et la fit revivre sur la joue d’Andrea. Il sourit. « On continue ? » demanda-t-elle. »

QUATRIÈME : « Finalement, j’ai peut-être fait de ma vie ce qu’Esteban fait avec ces femmes, se dit soudain Andrea. J’ai voulu oublier, rajeunir mon visage en changeant les décors, les détails. Le rajeunir pour qu’il ne porte plus les marques de cette histoire passée. Et curieusement, de cette histoire espagnole. J’ai voulu masquer ses traces, ne plus les voir. Mais elles sont là, je les porte en moi. Elles seront toujours là, toujours à m’empêcher, à m’aveugler », conclut-il, étonné que ce passé remonte ainsi en lui. Tout en se faisant ces réflexions, Andrea s’était assis sur le canapé du salon. En s’appuyant contre l’accoudoir gauche, il avait senti la présence d’un papier dans la poche intérieure de sa veste. Ce n’était pas un papier. C’était la lettre reçue à Paris et qu’il n’avait toujours pas ouverte. Il trouvait incroyable de ne pas l’avoir perdue ; incroyable qu’il ne l’ait pas déjà lue ; incroyable qu’elle lui rappelle son existence à ce moment précis. « Je pourrais l’ouvrir maintenant, pensa-t-il, et d’autant plus qu’elle vient d’Espagne. » Il hésita puis sentit qu’il ne le voulait pas ; pas encore.

PRESSE :

  • Le domaine de Squirelito, par Ghislaine Antoine, 21 décembre 2021 (lien).

  • Carnets culturels : L’élégance de l’errance, par Mattéo Scognamiglio, 29 juillet 2021 (lien).

  • The Fab’s Blog, par Fabienne Defosse, 20 juillet 2021 (lien).

  • Le salon littéraire, l’internaute : Innocence ou ruse d’auteur ? par Bertrand du Chambon (lien).

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Date de parution : 10 juin 2021 ; 286 pages ; 21 * 13 cm ; broché ; ISBN : 978-2-491008-03-1

Prix : 13 euros

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